Comme à chaque année à cette période-ci, il y a prolifération des cônes orange en raison des nombreux chantiers de construction en cours, ce qui perturbe la circulation. Ce cauchemar vécu au quotidien par de nombreux automobilistes peut aussi sévir dans votre organisation…sans que vous vous en rendiez trop compte.
En productivité, nous parlons ici de goulot d’étranglement.
Faites-vous fréquemment face à des délais imprévus dans vos dates de livraison? Avez-vous l’impression que, malgré tous vos efforts, votre rythme de production est constamment freiné?
Êtes-vous certain de mettre les efforts à l’endroit où ils sont nécessaires pour améliorer les choses?
En fait, nous avons souvent cette fâcheuse habitude d’améliorer encore plus ce qui va bien et de se surpasser dans les secteurs qui nous démarquent déjà.
Pourtant notre vitesse de production est réglée sur la vitesse de l’étape la plus lente. On a beau atteindre des sommets de rapidité pour une étape, si toute autre étape du processus est plus lente, c’est cette dernière qui définira notre cadence de production.
Toute amélioration sur une étape autre que celle du goulot d’étranglement n’améliorera pas la cadence du processus.
Pensez aux chantiers routiers. Sur l’autoroute, vous circulez à 120 km/h et vous pouvez compter sur trois voies de circulation. Par la suite, vous empruntez un itinéraire cloisonné par des cônes orange qui limitent à une seule voie la circulation en plus de réduire votre vitesse à 10 km/heure.
Est-ce que créer une quatrième voie sur l’autoroute contribuera à améliorer le temps total passé sur la route? Ne serait-il pas plus avantageux, et bénéfique d’un point de vue global, d’augmenter le nombre de voies dans le chantier routier? C’est exactement le principe du goulot d’étranglement, aussi connu comme la théorie des contraintes.
La théorie des contraintes
La théorie des contraintes, c’est le principe selon lequel une organisation est limitée par au moins un processus, c’est-à-dire par un goulot d’étranglement. La production ne peut être rehaussée qu’en augmentant la capacité de production du goulot d’étranglement.
Mais attention, résorber le goulot principal (la contrainte) fera apparaître un autre goulot. Dans notre exemple précédent, lorsque le chantier routier sera terminé et que les voitures circuleront à nouveau de façon fluide, des feux de circulation déréglés seront peut-être à l’origine d’un nouveau goulot d’étranglement. À moins que ce ne soit une présence policière accrue ou encore un accident qui viennent limiter ou entraver la circulation routière.
Parce qu’un goulot peut également se déplacer!
Lorsque vous souhaitez augmenter votre productivité, gardez à l’esprit la notion de goulot d’étranglement. C’est à cet endroit qu’il faudra déployer vos efforts.
C’est à cette seule condition que vous parviendrez à augmenter la capacité et la fluidité de votre processus. N’oubliez pas de rester vigilant. Les goulots se déplacent et il y a généralement plus d’un goulot d’étranglement; en résorber un permet souvent d’en débusquer d’autres.
Vous souhaitez augmenter votre production? Améliorer la fluidité de vos processus? Concentrez vos efforts là où ça compte vraiment…améliorez votre goulot!