Prix de l’essence à la hausse, réticence à prendre le vélo, retards dans le transport en commun… Ces jours-ci, on se demande plus que jamais comment se rendre à notre destination.
Le choix d’une voiture électrique peut être une bonne option, même si on s’aventure dans le trafic. En revanche, on paie moins cher notre carburant et on réduit notre empreinte écologique.
Dans ce contexte, la question est à savoir quelle marque choisir et quel est le meilleur rapport qualité-prix.
La petite Prius prime de Toyota nous attire, mais la Tesla a quelque chose de plus…
En fait, avec cette comparaison, nous chercherons à comparer un processus de fabrication de classe mondiale à un processus d’innovation qui est venu briser un paradigme de produit dans le marché.
Bon d’accord, la Tesla modèle 3 est plus belle que la Prius, on vous l’accorde. C’est plus cool de dire «J’ai une Tesla» que de dire «J’ai une Toyota Prius».
Cependant, la Tesla coûte cher à fabriquer. Elle est de plus dispendieuse à l’achat, sans parler du fait qu’elle ne fait pas l’unanimité chez les consommateurs.
Selon un rapport des consommateurs automobile en 2017, la Prius est plus fiable, sécuritaire et plus performante que la Tesla.
Au niveau de la production des deux modèles, on remarque que l’un affiche un excellent système de production/processus (Prius) et que l’autre (Tesla) a tout misé sur le design de son produit.
Comment l’un et l’autre pourraient-ils s’inspirer pour le design et la production?
L’un des modèles est novateur, tandis que l’autre est très technique. Il va sans dire que l’un ne va pas sans l’autre, et qu’ils gagneraient tous les deux à s’inspirer mutuellement.
Un regard dans le rétroviseur
Pour mieux comprendre ces enjeux, il faut revenir aux fondements du management qui découlent de plusieurs écoles de pensée :
-Smith et sa vision grise du travail à la chaîne
-Taylor et son sens aigu pour la mesure et la productivité
-Ford et la «mécanisation humaine du travail»
-Fayol pour ses principes top-down et opérationnels de l’administration (PODC).
L’industrie automobile a ses racines dans ces théories fondamentales. Par exemple, les Japonais ont initié les principes du «toyotisme» qui ont su apporter la vision du Lean management.
La perspective Lean du management repose sur la qualité du procédé de production plutôt que sur le produit final. C’est-à-dire, que la bonne manière de faire fait le bon produit.
Le Lean s’appuie sur la performance du processus, l’efficience des ressources utilisées et l’efficacité des opérations. Les modes de production de Toyota reposent sur 14 principes.
En voici quelques-uns tirés du livre de The Toyota Way de Jeffrey K. Liker :
1. «Baser la gestion des décisions sur une philosophie à long terme même si cela affecte la réalisation de certains objectifs financiers à court terme.»
2. «Intégrer à la culture la nécessité d’arrêter la production dès l’émergence d’un problème de façon à produire de la qualité du premier coup, à tout coup.»
3. «Ne mettre au service du personnel et des processus que des technologies éprouvées.»
4. «Respecter son réseau étendu de partenaires et de fournisseurs en les mettant au défi ainsi qu’en les aidant à s’améliorer.»
5. «Devenir une organisation qui apprend à travers la réflexion continue.»
Tesla est dans l’angle mort de l’industrie de l’automobile électrique
Tesla éprouve des ennuis financiers et de production.
En ce moment, l’entreprise corrige les erreurs du passé, mais sa production en souffre tout comme ses finances. Cependant, il faut donner une chance à Tesla, car l’entreprise a su briser le paradigme de la voiture électrique en lui donnant un nouveau souffle.
En effet, Tesla a innové dans son processus de design. La société a réussi à faire une voiture au style luxueux et à changer le comportement des consommateurs quant à leur opinion de la voiture électrique.
Pour sa part, Toyota s’affiche dans l’industrie en ayant un système de production infaillible et son produit reste phare reste la Prius…
Tesla est novateur et son produit à un design unique.
Elle a beau changer ses méthodes de production, sa vision de la production ne change pas. L’entreprise reste avec la pensée de produire plus à court terme (ennuis financiers) et consacre beaucoup d’énergie sur le produit fini (livrer afin de rembourser et faire un bénéfice).
Comment réussir à faire coïncider système et design? En apprenant de ses erreurs, en cherchant les causes et en identifiant les occasions dans ces processus de gestion.
Tesla est peut-être dernier dans la course, mais avance tout de même.