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Pourquoi la SAQ coupe ses prix et des postes

Pourquoi la SAQ coupe ses prix et des postes

Le temps des Fêtes vous a certainement donné plus d’une raison de lever votre verre. Un verre qui vous a peut-être même coûté moins cher que les années précédentes. Dès novembre, la SAQ avait en effet réduit le prix de quelque 1 600 bouteilles de vin. Et elle vient de récidiver.

Alors que les profits de la SAQ sont directement liés au prix de vente des bouteilles de vin, la société d’État vient d’annoncer une nouvelle révision, à la baisse, de ses prix de vente.

En moins de trois mois, les prix de quelque 1 600 bouteilles ont diminué de presque un dollar.

La SAQ dit répondre à la demande exprimée par sa clientèle, et chercher ainsi à établir des prix comparables à ceux pratiqués par les provinces voisines, nommément l’Ontario, et les États du Nord-Est américain.

L’effort est louable et certainement apprécié par la clientèle qui n’a d’ailleurs pas beaucoup d’alternatives face au quasi-monopole de la société d’État.

Or, voilà justement un second élément qui joue dans l’équation: la quantité de bouteilles vendue pourrait expliquer cette initiative.

Si de plus en plus de consommateurs se tournent vers des fournisseurs alternatifs et se rendent en Ontario par exemple, ce sont autant de ventes perdues pour la SAQ.

Évolution de la rentabilité de la SAQ. Source: Document du Centre sur la productivité et la prospérité, états financiers de la SAQ.

Réduire le prix de ses bouteilles affecte certes d’autant ses profits, mais cela lui permet au moins de préserver ses volumes de vente. Cette stratégie pourrait même permettre à l’entreprise de vendre plus de bouteilles.
Parce que, bien que les profits de la SAQ soient en hausse, ces derniers sont tributaires du volume des ventes. Et ces profits consistent en une équation simple: ce que les consommateurs sont prêts à payer, c’est-à-dire les coûts de production de la SAQ.

En tant que quasi monopole, la SAQ n’a jamais été soumise à la pression de la concurrence.

Elle n’a donc pas été forcée de s’améliorer pour demeurer pertinente et conserver ses parts de marché.

D’ailleurs, selon une étude réalisée par le Centre sur la productivité et la prospérité (CPP), la productivité de la SAQ stagne depuis près de 30 ans.

Malgré tout, au cours des dernières années, la SAQ a cherché à réduire ses coûts d’exploitation. Ce qui lui a permis de faire des gains de productivité importants.

Jusqu’à présent ce n’était pas suffisant, mais voilà que la tendance semble s’accentuer.

La SAQ a annoncé le 18 janvier qu’elle supprime 190 postes, ce qui correspond à 10% de ses effectifs. Ces coupures s’ajoutent à la soixantaine du printemps dernier.

À vrai dire, la société n’a pas le choix.

Car si les consommateurs ne sont plus prêts à payer plus cher, si des alternatives d’achats existent et si la Vérificatrice générale (dans son rapport déposé en mai dernier) reproche à la société d’État de ne pas profiter de son pouvoir d’achat pour réduire ses coûts, il devient donc impératif pour la SAQ d’améliorer sa productivité pour conserver ses profits.